Juste après mon opération

Juste après mon opération

En fonction de chaque technique de reconstruction mammaire, vous bénéficierez de soins médicaux, infirmiers et de kinésithérapie adaptés. « Me reconstruire » retrace pour vous les grandes étapes de ce suivi, vous rappelle quelques conseils et gestes douceur. Pour consulter les détails spécifiques au post opératoire de chacune des options de reconstruction, rendez-vous dans la rubrique « Les techniques chirurgicales ».

Rappelez-vous : l’équipe médicale est là aussi pour prendre en charge votre douleur. Exprimez-vous, ne subissez pas !

Le suivi post-opératoire médical et infirmier

Implant mammaire – expandeur – techniques par lambeaux

L’implant mammaire, la pose d’un expandeur et les techniques par lambeaux s’opèrent en milieu hospitalier et nécessitent la pose de « drains de Redon ».

A l’hôpital

Les drains de Redon sont des tubes qui sont posés lors de l’opération et aident à l’évacuation des liquides qui ont besoin de s’écouler suite à l’intervention (lymphe et sang). Leur présence requiert une surveillance particulière.

Ces drains aident à favoriser la cicatrisation tout en prévenant les infections. Vous les garderez pendant quelques jours à l’hôpital ou vous sortirez avec et vous recevrez des soins à domicile par par un.e infirmier.ière. Si vous appréhendez de rentrer chez vous avec les drains, parlez-en à votre équipe soignante qui évaluera avec vous la situation et/ou la nécessité de prolonger votre séjour à l’hôpital. Le temps d’hospitalisation peut bien entendu varier en fonction de l’état de votre cicatrice. C’est au chirurgien de décider de leur retrait et des suites à donner en termes de soins délivrés à l’hôpital ou à domicile.

Le premier pansement est appliqué sur votre cicatrice par l’infirmier.ière et toujours vu par le médecin.

Il se peut que le drain provoque une gêne et une douleur. L’équipe soignante sait comment les soulager et faire ce qu’il faut pour minimiser votre inconfort. Au moment de son retrait, la douleur peut être vive mais instantanée. Si cette perspective vous inquiète, n’hésitez pas à en parler à l’infirmier.ière, qui peut trouver des solutions pour diminuer votre anxiété.

De retour chez vous

Une fois de retour chez vous, si cela est préconisé par votre chirurgien, une infirmière libérale prendra le relai pour surveiller la cicatrice et changer le pansement pendant la durée mentionnée sur l’ordonnance de sortie. Si vous avez encore votre drain, l’infirmière se chargera de le quantifier chaque jour et l’ordonnance lui mentionne à quel moment il doit être retiré.
Si vous-même constatez la moindre anomalie, parlez-en à votre équipe soignante.

Les signes qui doivent vous alerter et vous amener à consulter

  • Votre cicatrice se met à saigner ou à gonfler
  • Elle est anormalement douloureuse et inflammatoire (rougeur, chaleur)
  • Elle suinte : de la lymphe (liquide jaunâtre) s’écoule abondamment
  • Vous ressentez des douleurs que la prise de médicaments prescrits à la sortie de l’hôpital par votre chirurgien ne soulage pas
  • Vous avez de la fièvre (supérieure à 38°C)
  • Vous ressentez une douleur nouvelle au toucher sur le sein
  • Votre sein change de couleur, il devient violet ou noircit

Entre Dix jours et un mois environ après l’intervention, vous retournerez au centre hospitalier qui vous a opéré pour une visite de contrôle auprès de votre chirurgien et de l’infirmier.ière.

Truc et astuce : pensez à prendre un sac type tote bag dans votre valise pour partir à l’hôpital. Vous y glisserez le Redon et pourrez ainsi déambuler dans les couloirs ni vu ni connu.

A savoir :

  • Une perte de sensibilité est normale à l’endroit de la zone opérée.
  • Vous sentez une zone dure dans le sein à l’endroit où le chirurgien a opéré : Cette sensation correspond certainement à la « couture » faite par le chirurgien mais n’hésitez pas à en parler à la prochaine visite avec votre chirurgien ou votre oncologue.
  • Vous pouvez aussi ressentir une sensation qui vous paraît anormale avec une prothèse interne du fait de l’introduction d’un corps étranger sous votre peau. N’hésitez pas en parler avec votre équipe soignante si cette sensation vous préoccupe.
  • Les bains et la piscine ne sont pas autorisés immédiatement après l’opération et il faut consulter votre chirurgien qui évaluera avec vous quand cela sera possible. 

Prenez soin de votre/vos cicatrice.s

Selon les recommandations de votre équipe soignante

  • La plaie peut rester à l’air libre.
  • Si les fils sont résorbables, ce qui est souvent le cas, votre chirurgien vous préviendra et vous n’aurez pas à les faire enlever.
  • Un petit écoulement de lymphe (liquide jaune) peut se produire au niveau de la cicatrice. Vous pouvez alors nettoyer la plaie avec un antiseptique et mettre des compresses. Cet écoulement doit se tarir progressivement.  Si un gonflement au niveau des plaies opératoires se produit (dans le cas où la lymphe s’accumule), il peut y avoir une gêne et une douleur. Une ponction (geste non douloureux) sera alors réalisée par une infirmière ou un médecin.
  • Pour sécher les cicatrices et tant qu’il reste des petites croûtes, il vous est conseillé de tamponner les cicatrices à l’aide d’une feuille absorbante (essuie-tout par exemple). Dès que vous constatez la disparition des croûtes (au bout de trois semaines environ), appliquez une crème hydratante en massages circulaires. La crème et l’action mécanique apporteront souplesse et confort à la cicatrice, éviteront les sensations de démangeaison et de sècheresse.
  • Les cicatrices doivent toujours être protégées du soleil même plusieurs années après l’opération. Pensez à mettre de la crème solaire écran total lors de chaque exposition au soleil, y compris sous le maillot de bain.

Pour faire votre toilette

Suivant les recommandations de votre chirurgien

  • Si vous pouvez prendre des douches, il est conseillé d’utiliser un savon à PH neutre durant les premières semaines.
  • Les bains sont déconseillés dans les premiers temps et le chirurgien vous indiquera quand vous pourrez en prendre à nouveau.
  • Il est conseillé d’utiliser un déodorant sans alcool.
  • Utilisez une crème dépilatoire  pour vous épiler les aisselles (n’utilisez pas de rasoir).

Le port du soutien-gorge

Pour votre confort, il vous est conseillé de porter un soutien – gorge spécial ou de type « brassière de sport » pendant plusieurs semaines après l’opération jour et nuit puis seulement le jour. Des explications détaillées vous seront données par votre chirurgien, il pourra éventuellement vous prescrire la brassière.

Lipomodelage (ou lipo filling)

Le lipomodelage se déroule le plus souvent en ambulatoire (vous ne dormirez pas à l’hôpital).

Truc et astuce : N’hésitez pas à demander à un proche de venir vous chercher à la sortie de l’hôpital pour vous raccompagner à la maison et qui pourra rester à vos côtés la première nuit !

Dans le cas d’un lipomodelage : une surveillance par une infirmière à domicile pourra éventuellement être mise en place pour changer les pansements tous les 2 jours. Les douleurs surviennent essentiellement sur les sites de prélèvement de graisse (liposuccion). Il apparaît à ce niveau des ecchymoses qui peuvent être impressionnantes par leur taille mais qui vont diminuer petit à petit. La douleur est due essentiellement à l’œdème créer par la liposuccion. Pour le limiter, votre chirurgien pourra éventuellement vous prescrire des vêtements de contention. L’application de glace pourra aussi limiter l’apparition des ecchymoses et de l’œdème.

Greffe de mamelon (téton)

La greffe de téton se déroule également en ambulatoire

La greffe de mamelon (téton) exige une vigilance de la part du corps infirmier. Les premiers pansements sont réalisés en soins externes à l’hôpital jusqu’à ce que la greffe ait pris (comptez 5 à 10 jours environ). Le relai est ensuite pris par un.e infirmier.ière libéral.e qui surveillera et changera les pansements tous les deux jours. Les pansements pour greffe sont des tulles gras doublés de pansements ‘hydrocellulaires’. Très absorbants, ils favorisent la cicatrisation.Ils sont souvent assez volumineux : le but est de maintenir la greffe appliquée contre le plan profond pour favoriser la prise.

Tatouage ou dermopigmentation

Dans le cas du tatouage ou dermopigmentation, c’est vous qui réaliserez les soins post-intervention : Le praticien vous conseillera sur l’application d’une crème apaisante et cicatrisante.

Trucs et astuces : quelle que soit la technique de reconstruction retenue, n’hésitez pas à prendre les antalgiques en respectant les doses et la durée prescrites. N’attendez pas d’avoir mal !

Le suivi kiné en post-opératoire

Après une opération chirurgicale de reconstruction mammaire, vous pouvez bénéficier d’une rééducation par un kinésithérapeute dans le cadre des soins de support. Si vous en avez besoin, votre chirurgien pourra vous prescrire une prise en charge adaptée, à distance de l’intervention chirurgicale. Sur ordonnance médicale et dans le cadre d’une ALD, les séances de kinésithérapie sont prises en charge par l’assurance maladie.

Les soins proposés visent à

  • assouplir votre peau, 
  • agir sur les cicatrices, 
  • vous aider en cas de douleur ou de raideur, 
  • traiter les complications veineuses et/ou lymphatiques (lymphocèle, lymphœdème)  
  • et retrouver la mobilité de votre épaule. 

Ces soins de kinésithérapie après une opération du sein sont très spécifiques et nécessitent l’intervention d’un praticien compétent dans ce domaine. Des réseaux regroupant des professionnels qualifiés existent. RKS (Réseau des Kinésithérapeutes du Sein) est l’un de ces réseaux : https://www.reseaudeskinesdusein.fr/.

Les techniques utilisées par le kinésithérapeute dépendent toujours de l’opération réalisée, des demandes du chirurgien et du bilan que le kinésithérapeute aura fait à la première séance.

Si une prothèse a été posée et si un œdème est survenu, vos soins consisteront en des techniques de drainage. Des mobilisations douces de la prothèse et des vérifications des amplitudes de votre membre supérieur seront réalisées toujours en accord avec votre chirurgien.

Dans le cas de lambeau, le kinésithérapeute peut prendre en charge vos cicatrices, vous faire faire des exercices de gain d’amplitude du membre supérieur, et des exercices de respiration abdominale dans le cas d’un lambeau abdominal.

La finalité des soins de support en kinésithérapie est que vous retrouviez une vie quotidienne sans douleur, sans raideur et que vous puissiez reprendre une activité physique.

L’objectif de ces  soins est toujours d’apporter des solutions pour faciliter le retour à la vie quotidienne. Leur part psychologique est d’ailleurs importante. Chaque séance offre en effet un moment d’échanges et de discussion privilégié. L’approche du kinésithérapeute, son écoute, ses conseils et le toucher, jouent un rôle important dans l’acceptation de votre nouveau corps et, in fine, dans votre reconstruction.